Innovation, les 5 mantras qui font la réussite des start-up

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C’est LA grande peur du moment. Celle que les grands partons exorcisent en jouant les bravaches (même pas peur !) ou en cultivant un (sain) sentiment d’insécurité. Cette crainte, c’est celle de voir son business tué ou cannibalisé par de nouveaux entrants, des start-up ne respectant aucun des codes traditionnels du business auquel ils s’attaquent. Ce phénomène a même un nom : l’Uberisation (à vos souhaits !). Du nom de cette start-up (Uber) qui, en quelques mois seulement, a réussi à prendre de conséquentes parts de marché à tous les taxis de la planète. On pourrait aussi citer AirBnB pour les hoteliers ou Blablacar pour les opérateurs de transport.

Dans leur foulée, une foule de start-up tente aujourd’hui de “voler” aux acteurs bien établis une partie de leur revenu. Comment ? Pas en jouant la guerre des prix mais en proposant de changer les usages, de rendre réellement le service attendu par le client. Uber s’est ainsi imposé car il proposait aux clients des taxis de ne plus attendre indéfiniment leur taxi en garantissant des voitures propres, le paiement par carte de crédit et des chauffeurs aimables. Le prix lui est resté peu ou prou le même.

Ces start-up ne sont pas des concurrents comme les autres. Ce sont des pirates qui détournent des flux entiers de business. Ce sont des barbares qui ignorent les règles qui régissaient jusque-là le fonctionnement des marchés. Elles jouent sciemment contre elles, en mettant les clients de leur côté.

Face à elles, les grands groupes et les plus petits ne peuvent pas lutter avec les mêmes armes qu’autrefois car ces entreprises, ces nouveaux entrants ne raisonnent pas avec les mêmes codes. Si leur atout principal est de pouvoir repenser un business sans se soucier de l’existant, ces entreprises ont aussi des mantras, des obsessions qui peuvent inspirer les acteurs bien établis pour se réinventer.

En voici cinq repérés par Industrie & Technologies :

1. Ecouter (vraiment) son client
Chez Nestlé, le patron, c’est bébé. Mais chez les start-up, le patron c’est le membre de la communauté. “The member is the boss”, proclame ainsi une des 8 valeurs définies chez Blablacar. Tous les patrons des plates-formes du web vous raconteront comment ils ont passé des nuits entières à répondre aux remarques/critiques de leurs premiers utilisateurs lors des premiers mois ou années de lancement, afin de mieux cerner les besoins et attentes de leurs utilisateurs.
2. Servir une communauté, avant la rentabilité
Etonnamment, ces entreprises sont un mix entre patience et rapidité. Si elles sortent des mises à jour quasiment en permanence, elles ne se précipitent pas pour définir un business model. A l’image deFacebook qui a préservé le côté “cool” de son application avant de se soucier de rentabilité, l’obsession des startupers est d’abord de répondre aux besoins d’une communauté, puis ensuite de chercher un business-model. Et là, ils n’ont pas peur de les tester à la chaine. Blablacar en a ainsi essayé cinq jusqu’à trouver le bon (du BtoB au CtoC).
3. Pivoter ce n’est pas se renier
La vérité d’un jour n’est pas celle du lendemain. Dans le numérique plus qu’ailleurs, il faut être prêt à changer radicalement son fusil d’épaule selon les attentes exprimées par le marché. En langage start-up, on appelle cela pivoter. Comprendre : changer radicalement d’objectif suite à un bouleversement majeur du marché. C’est un peu ce qu’ont fait Jacques Lewiner et Eric Careel, avec Inventel qui a créé la première box Internet, lorsque le standard wifi a été adopté massivement comme protocole de communication sans-fil. Ils avaient jusque-là misé sur la technologie bluetooth et ils ont dû faire pivoter toutes leurs équipes de développement du jour au lendemain pour ne pas se faire sortir du marché.
4. La critique négative est constructive
Pour Oussama Ammar, co-fondateur de The Family et brillant animateur des formations Koudetat.co, il y a une seule règle intangible dans les start-up : plus il y a de mécontents au moment du lancement, plus l’entreprise a des chances de réussir. Bunkr, la start-up normande qui veut concurrencer PowerPoint, a reçu 900 e-mails de critiques le jour de la mise en ligne. L’équipe les a traités un par un et s’en est servi pour sortir une V2 en 3 mois (là où la V1 avait pris un an avec des fonctionnalités limitées).
5. Faire est mieux que parfaire
Le monde ne s’est pas fait en un jour. Les plus belles entreprises, les plus beaux services ou produits, non plus. Pour mettre au point un produit extrêmement efficace, bluffant comme peuvent l’être les produits d’Apple, il faut le remettre 100 fois sur l’ouvrage, le peaufiner sans cesse et aligner les prototypes ou les versions “bêta” comme on le dit dans le numérique. Cette obsession de la perfection ne doit cependant pas frapper de pusillanimité le créateur. Bien au contraire. Dans le numérique, si on pense avoir une bonne idée, il faut rapidement sortir un produit, même imparfait, pour recueillir les réactions des vrais clients ou utilisateurs.

Lien:

https://references.lesoir.be/article/des-milliers-de-stages-pour-acceder-a-l-emploi/

Date de parution :

30/01/2016

Auteur :


Thibaut De Jaegher
Directeur général de Réussir SA